En 2017, la campagne Esperanzah! « Des Ponts Contre Leurs Murs » s’engage concrètement sur les thèmes de : la migration, les centres fermés et les murs physiques et symboliques. L’objectif est d’opposer aux discours simplistes des replis identitaires ambiants, un récit pour comprendre les enjeux socio-économiques de la diversité et de la solidarité aujourd’hui, sans naïveté mais avec beaucoup de détermination.
Les murs. Par le passé, ils en ont déjà bâti, nous en avons déjà déconstruit, mais d’autres s’érigent. Puisque nous sommes amenés, nous aussi, d’une manière ou d’une autre à construire ensemble : rencontrons-nous et reconnaissons-nous dans notre diversité. Face aux murs, bâtissons des ponts. Des ponts contre les murs physiques et symboliques qui nous opposent les uns aux autres. Des ponts contre les murs qu’ils érigent pour nous empêcher de voir les causes et les vrais responsables des crises contemporaines. Contre leurs murs, nos ponts.
Déjà dans le mythe de Sophocle, Antigone a tenté de faire des ponts entre ses deux frères. Ces derniers se sont livrés à une guerre fratricide au lieu de se liguer contre Créon, leur oncle, qui les avait poussés à se battre l’un contre l’autre. À la fin de l’histoire, Créon emmure Antigone pour ses idées et les valeurs qu’elle a portées contre la force de la loi intransigeante de son oncle. Elle reste encore aujourd’hui une figure immortelle de résistance et de liberté.
Alors, comme Antigone, portons nos valeurs, bâtissons nos propres ponts et munissons-nous aussi de clefs pour ouvrir nos horizons.
